- lèche-cul
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• 1833; de lécher et cul♦ Vulg. Personne qui flagorne servilement. Des lèche-culs. ⇒ flatteur, lécheur; région. frotte-manche. Quelle lèche-cul ! — Adjt, inv. Ils, elles sont lèche-cul !⇒LÈCHE-CUL, subst. inv.Vulg. Personne qui flatte servilement autrui pour en tirer avantage. Synon. flagorneur, lèche-bottes, lécheur. À plat ventre devant le goût d'art de M. Thiers, lèche-cul de tous les culs de l'Institut (GONCOURT, Journal, 1869, p. 490). Ceux qui ont compris votre généreuse pensée se sont fait traiter de jaunes et de lèche-cul et de tout ce que le respect et les lois de la politesse m'empêchent de vous écrire sur ce papier (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 180).REM. 1. Lècheculatif, adj. masc., hapax. Un mot de ce bon Leconte de Lisle sur son lècheculatif ami, le jeune Anatole France, quand il épousa sa blondasse et anémique femme : « Anatole? Il a épousé la lymphe de la Seine » (GONCOURT, Journal, 1886, p. 546). 2. Lècheculisme, subst. masc., hapax. À l'heure où l'on démolit Dieu, commence la religion, l'adoration à plat ventre des individus, le lècheculisme des saints du radicalisme (GONCOURT, Journal, 1881, p. 102).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1581 [éd.] (M. DUSSEAU, Enchirid ou manipul des Miropoles, p. 212 ds GDF.); 1833 « celui qui flatte servilement » (BAUDEL., Lettre à Cl.-Alphonse, 25 mars ds QUEM. DDL t. 7). Composé de lèche, forme de lécher, et de cul; cf. lécher le cul de/à qqn dès 1798. Bbg. QUEM. DDL t. 7.
lèche-cul [lɛʃky] n. invar. et adj.❖1 Nous lui avons fait un tel charivari dans la cour que le proviseur l'a entendu de son appartement. Alors ce pion riait de ce qu'on faisait pour lui, mais il riait jaune. Je suis dans les mutins. Je ne veux pas être de ces lèche-culs qui craignent de déplaire aux pions.Baudelaire, Correspondance, 25 mars 1833.2 — Petit-Jacques, l'appelait-elle cent fois par jour et il accourait comme un toutou. Par jalousie la valetaille le surnomma bientôt « lèchecul ».M. Jouhandeau, Chaminadour, Contes brefs, p. 126.♦ Adj. m. et f. || Elles sont lèche-cul !3 Le duc était de plus en plus écœuré :— Ce qu'il peut être lèche-cul, ce bonhomme. Décidément, il ne me plaît pas du tout.R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 150.REM. On trouve chez les Goncourt les dérivés plaisants lècheculatif, ive, adj. et lècheculisme, n. m.
Encyclopédie Universelle. 2012.